Du 16 mars au 24 avril 2015
8h-20h du lundi au vendredi, 9h-12h le samedi
Mercredi 8 avril à 14h30, conférence L’adolescence dans l’histoire de la photographie par Robert Pujade, enseignant-chercheur, Esthétique et Sciences de l’Art
Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l’information et des Bibliothèques – enssib
17-21 bd du 11 novembre 1918 – 69100 Villeurbanne
![©Claudine Doury/Agence VU'/La Galerie Particulière](http://campus.univ-lyon1.fr/domus/files/2015/03/DOURy-claudine-11727-2002CL33-800x526.jpg)
©Claudine Doury/Agence VU’/La Galerie Particulière
C’est une fiction qui dure depuis trois quarts de siècle, à la fois grandiose et dérisoire, sublime et cauchemardesque, et qui invente, par-delà l’histoire, son propre temps, ses propres règles, ses rites et ses rêves. Un lieu parfait, donc, pour que s’exprime l’intensité des émotions adolescentes des jeunes gens et des jeunes filles auxquels Artek est dévolu…
C’est là que tout a commencé en 1925, avec la création de la République des Pionniers. À la fragilité des tentes du début ont succédé des constructions en dur, des installations confortables, de cantines en dortoirs, de gymnases en belles salles de spectacle. Aux milliers d’enfants méritants ont succédé les rejetons de la nouvelle classe dirigeante, celle de l’argent roi et des enrichissements contestables. Mais Artek reste un îlot hors du temps où une forme singulière de «communisme libéral» s’est mise en place, où l’on achète à prix fort un bonheur factice pour des enfants qui, le temps d’un été, pourront vivre à la fois hors du temps réel et se plonger dans un passé qu’ils n’ont pas connu et qui projetait pour eux un monde idéal. Artek installe des adolescents dans un espace, dans un temps et dans des fonctionnements qui les détachent du réel, ils s’y échappent de la contingence pour laisser s’exprimer leurs doutes, leur identité, leurs contradictions et leurs désirs.
Christian Caujolle
Extrait de la préface du livre
Artek, un été en Crimée,
Éditions de la Martinière, 2004