Collectif Parallèle – Correspondances

du 13 mars au 20 avril 2018

Vernissage en présence des artistes mardi 13 mars

 – à 18h00 à l’Enssib
– à 18h30 à la Galerie Domus

Café photo le jeudi 5 avril à 12h45 : Rencontre avec les artistes à la Galerie Domus
Dans le cadre des JACES (Journées des Arts et de la Culture dans l’Enseignement Supérieur)


Collisions © Arnaud Brihay

Collectif Parallèle

Laure Abouaf / Melania Avanzato / Arnaud Brihay /
David Duchon-Doris / Zacharie Gaudrillot-Roy / Benjamin Lorieau

CORRESPONDANCES
Possibilités de l’ailleurs

Les générations voyageuses, enfants du tourisme globalisé, d’une société
de loisir de masse comme jamais dans l’histoire des civilisations, d’une industrie du confort et de l’image, se meuvent dans un monde spectaculaire greffé de prothèses fabriquées et adaptées pour recevoir des nuées d’yeux avides, de fantasmes prémâchés, organisé pour voir, saisir, et partir. Ces générations ne sont plus dupes de l’exotisme,
de ce qui s’achète et de ce qui n’est pas à vendre. Alors pourquoi partir ? Qu’est
devenu le voyage ? Que reste-t-il à découvrir ? Qu’est-ce que les réseaux sociaux,
la mise en scène de soi, l’hyper connexion, ont fait de cette pulsion qui a poussé Ulysse loin d’Ithaque et Kerouac et ses anges vagabonds sur la route ?

De ce supplément d’âme que Bachelard appelait volontiers le 7ème sens il ne pourrait rester que des formes aliénées, de repos et de distractions dans des espaces prévus à cet effet.
Pourtant il existe encore des possibilités d’ailleurs : dans les entretemps suspendus du grand dehors   entre attachement et arrachement, nous espérons percevoir, éprouver cette sensation d’impermanence. être un étranger à l’autre, un étranger à soi-même.

C’est dans ces interstices fragiles que s’exprime le collectif. En définitive, c’est ce déplacement, la nécessité de ce détour par une terre étrangère qui nous permet d’accéder à un territoire intime, à une sensation d’exil : dans ce Voyage, c’est l’inconscient qui est en jeu, la rencontre d’une banalité inédite, la plongée dans un exil provisoire et maîtrisé nous permet de pénétrer l’énigme d’un exil à soi-même, eine andere Schauplatz, d’une autre scène, habituellement hors de portée de notre regard.

Je pense là où je ne suis pas, je suis là où je ne pense pas .* Correspondances propose un double déplacement où les territoires de chaque photographe se découvrent et se recomposent sur une nouvelle page blanche pour se fondre dans une nouvelle entité : celle du collectif, un langage polyphonique qui trouve ses harmonies en échos lointains.

Melania Avanzato

* LACAN, Jacques. Écrits. Paris : Éd. du Seuil, 1995.



AMERICAN WEST
David DUCHON-DORIS

” De la démesure à l’excès, ou comment une terre utilisée à outrance (exploitation du bois, du pétrole), laisse place à des villes sinistrées car le territoire n’a plus rien à offrir “.
Virginie Baro


HÔTEL PARALLÈLE
Zacharie GAUDRILLOT-ROY

Il va se passer quelque chose c’est certain, une prévision inattendue venue du ciel. Les scintillements d’une lumière blafarde pour le moins étrange s’affolent soudain pour laisser entrevoir les petits sapins dessinés sur la tapisserie bon marché.


CARNETS D’AUTOMNE
Melania AVANZATO

Ces lumières en angle droit semblaient
lui parler une langue familière,
et le sentiment de ne pas être étranger à la foule grouillante l’envahit peu à peu avec
une absurde nostalgie.


PERSISTANCES
Benjamin LORIEAU

Le regard s’arrête sur de calmes prémonitions,
il prend le temps,
il saisit le cadre à peine mouvant, et propose une pause qui fait sentir tout le poids de son passage,
éphémère, dans une image figée et vibrante comme une persistance rétinienne.


DES LIEUX-PARENTHÈSES
Laure ABOUAF


Nous sommes voyageurs, ballottés par l’espace et le temps,
habités de ces multiples séquences ” d’un présent immolé par l’avenir “.


COLLISIONS
Arnaud BRIHAY

Ici et maintenant
comme la-bas et maintenant
se mêlent et inscrivent mon chemin.

Et partout devient mon chez-moi…


Laure Abouaf / Melania Avanzato / Arnaud Brihay /
David Duchon-Doris / Zacharie Gaudrillot-Roy / Benjamin Lorieau