Tremplin Arty

Depuis de nombreuses années, l’Université Claude Bernard Lyon 1 affirme sa volonté de développer une politique culturelle ambitieuse, résolument ouverte sur la cité. L’objectif est de permettre les rencontres et d’encourager les pratiques artistiques et culturelles des étudiants et des personnels.

De nombreuses actions sont menées pour faire découvrir des disciplines non enseignées dans l’établissement, stimuler la communauté universitaire dans toute sa diversité, favoriser l’accès à la culture et à l’art, développer des actions culturelles liant l’art et la science.

La Mission Culture de l’Université Lyon 1, avec la participation du Musée d’Art Contemporain et de l’ENSBA de Lyon, organise la quatrième édition d’un concours arts plastiques, photo, manga et BD, ouvert aux étudiants de l’Université Lyon 1 ainsi qu’à son personnel. Le concours désigne deux lauréats, les œuvres retenues sont ensuite exposées à la Galerie Domus de l’Université.

Édition 2024

La Mission Culture est heureuse de vous faire part du résultat du jury qui, pour sa quatrième édition, a retenu deux projets :

Réalités Parallèles

Floriane Delphin-Combe, neurologue et enseignante à l’ISTR Lyon 1
peinture

Comment imaginer qu’un visage aimé devienne insignifiant ? Comment imaginer que ce qu’on perçoit d’un objet n’en soit pas la copie conforme ? Comment imaginer n’avoir conscience que d’un détail quand s’offre à nous une scène grandiose ? Comment imaginer la forme que prendra un souvenir à partir des lambeaux qu’il en reste ? C’est pourtant sur ce pouvoir d’imagination que va reposer notre capacité à comprendre les personnes vivant avec certains désordres neurologiques.
Agnosie visuelle, prosopagnosie, simultagnosie sont autant de termes difficiles à comprendre, à apprendre mais surtout à se représenter. Ces troubles perceptifs, consécutifs à un dommage neurologique, endommagent la capacité de percevoir, alors qu’aucun désordre ophtalmologique n’est retrouvé. Un même objet, un même visage, réalités qui paraissent communes à tous, deviennent des percepts multiples, distordus, insaisissables. L’enjeu est alors de les laisser pénétrer notre imaginaire afin d’accéder à leur réalité singulière à travers leurs propres règles perceptives.
L’amnésie est un désordre qui nous paraît plus palpable. Mais ici encore il faut concéder que ce qui est oublié ou rappelé n’est pas toute la vérité. Il ne s’agit pas d’un trou noir aspirant toutes les composantes de ce qui a été archivé. Des facettes persistent, des liens résistent et vont colorer ce qui pourra être reconstruit. Le souvenir peut devenir fantasmagorique, fantastique, épique ou encore inquiétant en fonction des perceptions préservées.
Les œuvres présentées sont construites en écoutant les réalités perceptives et mnésiques de patients rencontrés en consultation neuropsychologique. Elles ont notamment pour objectifs d’éduquer au handicap invisible que présente ces patients. Certaines représentations sont inspirées d’actes banals de la vie quotidienne qui sont pour ces patients de véritables épreuves auxquelles ils doivent chaque jour s’adapter. Elles existent grâce à leurs récits, empreints de patience et de tolérance face à celui qui apprend. Ainsi, ces œuvres sont des objets artistiques mais aussi pédagogiques, nées de l’envie de transmettre ce que ces patients nous enseignent…la réalité est propre à chacun et c’est par le biais de notre imagination que nous pouvons nous comprendre.

et

Nature sous perfusion

Elise Belet, étudiante en médecine à Lyon 1
Bande-dessinée

Aborder le thème de la conservation des espèces animales en danger sur l’île de la Réunion, dans un projet intitulé : Nature sous perfusion. Ce projet représente pour moi une opportunité de mettre en valeur les actions des personnes sur le terrain qui s’impliquent avec dévouement dans ces actions de préservation. Il vient également alimenter plus largement des réflexions sur les stratégies de sauvegarde de l’environnement, et interroger le lien que tissent les acteurs de la préservation de la nature avec la nature qu’ils tentent de préserver. Le cheminement de ma réflexion prend sa source dans le documentaire Pandiyé réalisé par low production (association de jeunes réalisateurs soucieux de produire des documentaires avec un faible impact environnemental), un documentaire sous licence creative commons, bientôt diffusé librement sur internet. « Pandiyé » en créole signifie « suspendu à un fil ». Ce documentaire, entrant en résonance avec certaines de mes expériences personnelles, m’a beaucoup touchée. J’y ai vu une matière première pertinente pour développer un projet de BD.

  • Mettre en scène les actions de préservation de 2 espèces indigènes de l’île de la Réunion : la baleine à bosse et la tortue verte, et 3 espèces endémiques de l’île : le petit molosse de La Réunion (chauve-souris), le gecko vert de Manapany, et le tuit tuit (oiseau).
  • Illustrer les enjeux et la fragilité de ces actions de préservation.
  • Mettre en perspective le lien particulier que tissent les experts de la préservation avec la nature.
  • un parallèle avec mes activités de soignante

Ces deux projets seront exposés à la Galerie Domus du 4 juin au 5 juillet 2024. Le vernissage se tiendra le mardi 4 juin à partir de 18 h à la Galerie, en présence des artistes.

Lauréats des précédentes éditions

Première édition, 2020 : Emma Silvestre et Lia Villevieille

Deuxième édition, 2021 : Nadine Beyssariat et le collectif formé d’Anne Pillonnet, Stéphane Dumas et Corinne Emmelin.

Troisième édition, 2022 : Adèle Godefroy et Elie Nevoret