Depuis de nombreuses années, l’Université Claude Bernard Lyon 1 affirme sa volonté de développer une politique culturelle ambitieuse, résolument ouverte sur la cité. L’objectif est de permettre les rencontres et d’encourager les pratiques artistiques et culturelles des étudiants et des personnels.
De nombreuses actions sont menées pour faire découvrir des disciplines non enseignées dans l’établissement, stimuler la communauté universitaire dans toute sa diversité, favoriser l’accès à la culture et à l’art, développer des actions culturelles liant l’art et la science.
La Mission Culture de l’Université Lyon 1, sous la présidence de Sébastien Bouvet de l’ENSBA de Lyon avec la participation du Musée d’Art Contemporain de Lyon, organise la cinquième édition d’un concours arts plastiques, photo, manga et BD, ouvert aux étudiants de l’Université Lyon 1 ainsi qu’à son personnel. Le concours désigne deux lauréat(e)s, les œuvres retenues sont ensuite exposées à la Galerie Domus de l’Université.
Edition 2025

Aquarelle et crayon
Ce projet s’articule autour de la préservation de la faune dont le déclin est malheureusement renforcé par la déforestation et les conséquences du réchauffement climatique. C’est en effet en réaction aux incendies survenus en Australie en 2019 que Suzanne a débuté ses aquarelles d’animaux, commençant par le tableau du koala secouru par un probable pompier volontaire, tableau qui l’a motivée à poursuivre l’aquarelle. Une fois ce tableau réalisé, elle s’est rendue compte qu’elle appréciait énormément peindre des animaux, ce qu’elle a donc poursuivi. Néanmoins, elle n’a pas intentionnellement choisi des animaux menacés : Suzanne a peint comme il lui plaisait, selon son envie et inspiration en cherchant des photos.
Les origines du projet : Il s’agit de la réalisation que chaque animal peint est affecté par les conséquences du réchauffement climatique et des activités humaines comme la chasse par exemple. Le koala est emblématique des victimes animales d’un des plus importants incendies de forêts d’Australie, L’éléphant est victime de braconnage et de la destruction de son habitat et Le panda, selon WWF, est une des « espèces les plus menacées au monde » notamment en raison de la destruction de son habitat. And the list goes on …Tous les animaux sont menacés en cas de destruction de leur environnement. Dans son projet, Suzanne attire notre attention sur chaque animal peint afin de prendre le temps de se focaliser sur chaque élément et de les apprécier. Il ne s’agit pas forcément d’alarmer, mais plutôt de se concentrer sur l’étude détaillée de ces animaux au lieu de les ranger dans un coin de notre tête.

Encre et Aquarelle
Ce projet est né d’un exercice lors de l’atelier BD de l’université en 2024. Le thème était le carnet de voyage. Un voyage dans le temps et les souvenirs, dans la redécouverte de correspondances reçues d’amies rencontrées en colonie de vacances entre 1997 et 2004. Ces lettres sont des échanges incomplets. Des souvenirs, une mémoire partielle de ces filles, de ces rencontres. Elles sont la trace d’un passé fragmenté qu’il faut réinventer.Souvenirs de lieux disparus, de contes que l’on se raconte. Un peu de nostalgie heureuse de l’adolescence.
Éditions précédentes
Réalités Parallèles
Floriane Delphin-Combe, neurologue et enseignante à l’ISTR Lyon 1
peinture

Comment imaginer qu’un visage aimé devienne insignifiant ? Comment imaginer que ce qu’on perçoit d’un objet n’en soit pas la copie conforme ? Comment imaginer n’avoir conscience que d’un détail quand s’offre à nous une scène grandiose ? Comment imaginer la forme que prendra un souvenir à partir des lambeaux qu’il en reste ? C’est pourtant sur ce pouvoir d’imagination que va reposer notre capacité à comprendre les personnes vivant avec certains désordres neurologiques.
Agnosie visuelle, prosopagnosie, simultagnosie sont autant de termes difficiles à comprendre, à apprendre mais surtout à se représenter. Ces troubles perceptifs, consécutifs à un dommage neurologique, endommagent la capacité de percevoir, alors qu’aucun désordre ophtalmologique n’est retrouvé. Un même objet, un même visage, réalités qui paraissent communes à tous, deviennent des percepts multiples, distordus, insaisissables. L’enjeu est alors de les laisser pénétrer notre imaginaire afin d’accéder à leur réalité singulière à travers leurs propres règles perceptives.
L’amnésie est un désordre qui nous paraît plus palpable. Mais ici encore il faut concéder que ce qui est oublié ou rappelé n’est pas toute la vérité. Il ne s’agit pas d’un trou noir aspirant toutes les composantes de ce qui a été archivé. Des facettes persistent, des liens résistent et vont colorer ce qui pourra être reconstruit. Le souvenir peut devenir fantasmagorique, fantastique, épique ou encore inquiétant en fonction des perceptions préservées.
Les œuvres présentées sont construites en écoutant les réalités perceptives et mnésiques de patients rencontrés en consultation neuropsychologique. Elles ont notamment pour objectifs d’éduquer au handicap invisible que présente ces patients. Certaines représentations sont inspirées d’actes banals de la vie quotidienne qui sont pour ces patients de véritables épreuves auxquelles ils doivent chaque jour s’adapter. Elles existent grâce à leurs récits, empreints de patience et de tolérance face à celui qui apprend. Ainsi, ces œuvres sont des objets artistiques mais aussi pédagogiques, nées de l’envie de transmettre ce que ces patients nous enseignent…la réalité est propre à chacun et c’est par le biais de notre imagination que nous pouvons nous comprendre.
et
Nature sous perfusion
Elise Belet, étudiante en médecine à Lyon 1
Bande-dessinée

Aborder le thème de la conservation des espèces animales en danger sur l’île de la Réunion, dans un projet intitulé : Nature sous perfusion. Ce projet représente pour moi une opportunité de mettre en valeur les actions des personnes sur le terrain qui s’impliquent avec dévouement dans ces actions de préservation. Il vient également alimenter plus largement des réflexions sur les stratégies de sauvegarde de l’environnement, et interroger le lien que tissent les acteurs de la préservation de la nature avec la nature qu’ils tentent de préserver. Le cheminement de ma réflexion prend sa source dans le documentaire Pandiyé réalisé par low production (association de jeunes réalisateurs soucieux de produire des documentaires avec un faible impact environnemental), un documentaire sous licence creative commons, bientôt diffusé librement sur internet. « Pandiyé » en créole signifie « suspendu à un fil ». Ce documentaire, entrant en résonance avec certaines de mes expériences personnelles, m’a beaucoup touchée. J’y ai vu une matière première pertinente pour développer un projet de BD.
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- Mettre en scène les actions de préservation de 2 espèces indigènes de l’île de la Réunion : la baleine à bosse et la tortue verte, et 3 espèces endémiques de l’île : le petit molosse de La Réunion (chauve-souris), le gecko vert de Manapany, et le tuit tuit (oiseau).
- Illustrer les enjeux et la fragilité de ces actions de préservation.
- Mettre en perspective le lien particulier que tissent les experts de la préservation avec la nature.
- un parallèle avec mes activités de soignante
Ces deux projets seront exposés à la Galerie Domus du 4 juin au 5 juillet 2024. Le vernissage se tiendra le mardi 4 juin à partir de 18 h à la Galerie, en présence des artistes.
Lauréats des précédentes éditions
Quatrième édition 2023 : Floriane Delphin-Combe, neurologue et enseignante à l’ISTR Lyon 1 et Elise Belet, étudiante en médecine à Lyon 1
Troisième édition, 2022 : Adèle Godefroy et Elie Nevoret
Deuxième édition, 2021 : Nadine Beyssariat et le collectif formé d’Anne Pillonnet, Stéphane Dumas et Corinne Emmelin.
Première édition, 2020 : Emma Silvestre et Lia Villevieille