Nicolas Coltice

« Je suis né il y a 39 ans à Bourg-en-Bresse, et je suis professeur en géologie à Lyon.
J’ai été marqué dans mon enfance par les photos en noir et blanc des vacances familiales autour de la méditerranée.
En sortant d’un film sur James Nachtwey, Sébastien un ami cinéaste m’a poussé à faire des photographies lors de mes voyages en solitaire. Il m’a aidé à trouver un appareil d’occasion, puis Ian, un ami photographe américain m’a donné plus tard un nouvel appareil et des conseils.

J’ai réalisé des photos pour des projets artistiques,
comme la pochette du disque « Lisières » de Bruno Ruder.

Je suis attiré par le noir imperméable, le blanc solaire et la douceur des nuances grises.
Je ne fais que de l’argentique car j’aime sentir les mécanismes depuis mon ressenti jusqu’au le film, sans électricité. J’ai l’impression qu’il y a un procédé sur le fil avec des aspérités qui fera vivre un instant.

Fragments du sensible est la première exposition de mes photographies. »

L’ordre apparent peut être renversé

« C’est une phrase que Gilles Deleuze utilise lorsqu’il parle de l’acte de création et de la société de contrôle. Contrairement à l’information ou la communication qui représentent l’ordre, l’œuvre résiste à la mort. Les photographies ont l’art de renverser, de donner l’impression d’êtreoutil de communication mais de ne pas l’être. 
Rien n’est réel et tout est réel. 
Celui qui les regarde en fait ses histoires. 
Il y a le hors champ qui n’est pas là mais qui est présent, qu’on 
imagine. Quand je fais des photographies, ce n’est pas la peine pour moid’imaginer avoir un contrôle. Je ne sais même pas ce qu’il va se passer sur le film, avec les réactions chimiques dans la boîte noire, 
et il n’est pas question de passer quelque message conscient. 
Pourtant, j’ai l’impression que c’est un moyen pour moi 
de résister aux enfermements en me reliant à l’intime. »

Nicolas Coltice